Le manoir

Le noir le calmait, l'obscurite adoucisait ses sens, Gabriel aimait ce silence. Seul assis dans ses appartements, il contemplait son verre de sang, ce sang si pur et si ancien, le sang d'une vierge à n'en pas douter.

Un bruit veint soudain rompre ses pensées, un bruit dans les couloirs. Gabriel savait de quoi il s'agissait.
Hier soir, sa soeur l'avait suplié de descendre dans le salon. Une demande qui necessitait la presence de toute la famille, avait-elle lancé. Il avait beau être renfermé, il ne pouvait rien refuser à sa soeur.
Il etait facile de deviner ce qu'elle avait à leur demander. Elle voulait en ramener un, un fréle mortel, un humain, il etait clair qu'elle voulait le transformer egalement. Il ne se souvenait plus de comment elle l'avait rencontré, elle l'avait dit assurement mais il n'ecoutait pas, il n'était même plus sur s'il s'agissait d un ou d'une mortelle maintenant qu'il y pensait.
Il s'opposa à cette idée, il ne suportait pas ces " nouveaux" , les transformer. Il preférait les vampires nés d'une union entre deux êtres de race pure. Certe le clan était connu pour sa diversitée, mais ce n'etait pas une raison valable à ses yeux.
Cependant la matriarche avait donné son accord, mais l'humain devrait passer des épreuves. Le pêre de Gabriel, premier fils de la grande dame avait quand à lui,par amour pour sa fille, proposé de soustraire le mortel à ces tests. Mais l'ancienne avait parlé, l'humain passerait les epreuves et Gabriel se soumeterait donc au jugement des ainés.
Il finit par ne plus supporter le bruit. Il se dirigea vers la porte, l'ouvrit et porta ses pas vers le hall d'entrée où il scanda:" ne peut on avoir le silence dans ce manoir?"

Elena s’était installée dans la bibliothèque. Elle aimait bien cette grande pièce sombre aux murs recouverts de livres dont certains étaient même plus vieux qu’elle. A présent, elle était assise dans son fauteuil préféré –une antiquité en noyer sombre et velours bleu, qui avait fini par prendre la forme de son corps– les jambes repliées sous elle et un livre sur les genoux, mais elle ne lisait pas. Elle aurait pu être endormie, mais dans cette maison personne ne dormait jamais. Elle attendait.
Alexandria lui avait demandé de rester au manoir ce soir. Juste ce soir, avait-elle dit. C’était important. Elena grogna. Elle avait faim. De toute la famille, elle était la seule à ne pas apprécier les sangs rares conservés à la cave. Pour elle, rien ne valait la chaleur du sang tout frais, quand le pouls même de sa victime se chargeait de l’expulser de son corps. Cela excusait toutes les impuretés qu’on pouvait y trouver.
Elle entendit le petit grincement familier de la porte d’entrée. Alexandria rentrait. Elle entendit aussi Gabriel bouger dans sa chambre. Et, surtout, elle entendit les battements d’un cœur.
Alors qu’elle se levait et s’étirait, à travers le manoir, elle pouvait sentir le reste de la famille en faire autant. Tout le monde allait accueillir le nouveau jouet d’Alexandria.

Finn parcourait la lande baignée de la lumière lunaire. Le ciel nocturne était parsemé de nuages et une brise fraiche et odorante, chargée du parfum des herbes, parcourait la pleine et caressait doucement les narinnes du Vampire. Une joie sans fondement s'empara de lui alors que ces essences lui ennivraient l'esprit. Il n'avait connu de telle extase depuis ce jour là trois siècles auparavant.

Le sang avait coulé, sur ses mains, sur son visage, baignant son corps tout entier dans le doux fluide ardent de son frère. Fermant les yeux, il se remémora le visage tordu de douleur de son aîné. Il se remémora la sensation de la lance. profondément enfoncée dans sa gorge, et qui vibrait au rythme des battements cardiaques faiblissants. Il se rappela le silence pesant, lourd de stupeur ou dans l'excitation, ses propres battements cardiaques tonnaient à ses oreilles, où sa respiration rauque portait en elle la puissance indomptable du vent.

Il ouvrit les yeux sur la lande herbeuse devant lui, l'image du meurtre de son frère s'évaporait devant lui et sa joie la suivait dans le chiasme chaotique de son esprit disparate. Bien trop rapidement, le souvenir avait disparu et la sensation qui l'accompagnée s'était évanouie dans les limbes de sa mémoire.

Il cessa sa marche, plus loin, il voyait la sihouette du manoir se détacher, lui-même était en fait déjà à la grille qui délimitait le parc. Il n'était donc pas si loin. Mais ce ne fut pas l'imposante bâtisse qui l'arrêta dans sa marche, ni la grille à quelques centimètres de lui. Non, il baissa les yeux, et s'accroupi, émerveillé par sa trouvaille. Il sortit une main gantée des poches de son manteau et cueilli la rose sauvage qui poussait devant lui. Quelle charmant hasard, n'était-ce pas là la même fleur qu'il avait arraché à Dame Kathely après l'avoir vaincue aux échecs? Il y avait si longtemps de ça. N'était-ce pas une occasion extraodinaire pour lui de la lui rendre. Il se releva, et se dirigea vers le portail.

Là, deux gardes l'arrêtèrent, du moins le crurent-ils, questionnant bêtement un chien errant sur le pourquoi sa présence et s'égosillant à lui demander pourquoi il gardait le silence ou s'amusait à répondre par jappements affamés. Il parcouru paisiblement l'allée du parc, s'ennivrant du parfum de la rose qu'il offrirait à son maître. Arrivé devant l'imposante porte en chêne massif, il s'arrêta.

De là où il était, il percevait des bruits de pas, le violon de cet imbécil de violoniste du dimanche qui jouait faux, des bruits de pages qu'on tournait distrètement, l'aspiration avide et carnassière d'une bouche sur un verre de sang. L'odeur du sang lui mit l'eau à la bouche, et se fut avec peine qu'il s'empêcha de se précipiter à l'intérieur d'arracher le verre des mains de son propriétaires, avec les mains si ce dernier résistait, et de boire goulument du délicieur breuvage qu'il contenait. Mais il se retint, il y avait des jours qu'il n'avait bu une goutte de sang, s'étant empressé de revenir au plus vite à l'injonction de son sir. Il eu une idée absurde et sans intérêt pour un esprit sain, mais pas pour lui.

Il pénétra dans le Hall d'entrée, marchant calmement, quoique de façon bizarre puisqu'il dédoublait ses pas. Sa main gauche battait une mesure, très semblable à celle d'un coeur humain. Il s'arrêta devant un mirroir, et admira le misérable vieillard qui lui tenait de réflexion. Vêtu d'un vieux ensemble Victorien avec canne et chapeau haut de forme, il affichait un air contrit et douceureux. Arein Feradin lui-même. Nul doute que le primogène se retournerait dans son cercueil à Londres s'il voyait son image usurpée de la sorte. Il s'y trompait lui même. Il sortit une cigarette tout en maintenant son manège de pas et de battement, et l'alluma sur un cierge. Il exhalta profondément la fumée entêtante du tabac avant de se diriger vers l'immense tapisserie en face du mirroir.

Là, étaient représentés touts les principaux clans vampire du monde, avec au centre de cet arbre généalogique hétérogène, le clan. Son clan, celui auquel il appartenait, de nom plus que d'autre chose. Il admira le travail des lignes indiquant les liens de parenté, d'ascendance et d'obéissante. Il s'approcha tranquillement d'un coin de la tapisserie et écrassa sa cigarette sur le portrait de Dame Hellberecht, puis sur celui de Sir Yanis, et enfin, avec le mégot encore fûmant, il effaca le portrait du Prince Van Estecar. Lorsqu'il se retourna, se fut pour faire face à un jeune vampire qui le dévisageait, l'air ahuri. Avec la distance, la faible luminosité et ses lunettes de soleil, il ne parvint pas à identifier le jeunot, ni même déterminer s'il s'agissait d'un jeunot ou d'une gamine. Pour dissiper le malaise il ouvrit la conversation sur un ton empreint de bonnes manières et des plus appaisant.

Salutations jeune vampire. J'espère que je ne vous importune pas en fumant? À l'occasion, auriez vous, par le plus grand des hasard un briquet ou une allumette? Voyez vous je viens de brûler ma dernière allumette. Au mais j'y pense, où sont donc mes manières? Je me présente, Arein Feradin, membre du conseil des Nosferatu d'Europe, et ami de la très chère Katelyne d'Hespérion. Et à qui ai-je l'honneur?

Alexandria etait entree dans le manoir, suivit de pres de son... humain. Comment reagira sa famille a la vue de celui-ci? La Matriarche pensait-elle reellement ce qu'elle lui avait dit au conseil l'autre jour?
Mais arrivée au salon, elle fut interrompue dans ses pensees par des bruits de pas et de tapottements bizarres dans l'entree derriere elle.
Elle avait donc laissee planté la son compagnon pour aller voir qui etait l'intrus.

...C'etait un vampire, mais pas d'ici.

"Salutations jeune vampire. J'espère que je ne vous importune pas en fumant? À l'occasion, auriez vous, par le plus grand des hasard un briquet ou une allumette? Voyez vous je viens de brûler ma dernière allumette. Au mais j'y pense, où sont donc mes manières? Je me présente, Arein Feradin, membre du conseil des Nosferatu d'Europe, et ami de la très chère Katelyne d'Hespérion. Et à qui ai-je l'honneur?" lui dit-il.

Elle le regarda... elle n'avait pas l'impression de le connaitre... ni celle d'avoir entendue parler d'un quelconque Arein Feradin.

Mais elle n'avait pas la patience de cet inconnu etrange, elle avait d'autres choses plus importantes a regler pour l'instant.

"La matriarche est-elle prevenue de votre arrivee?"lui repondit-elle avec la seule envis de retrouner au salon. Elle n'aimait pas l'idee de le laisser la-ba seul.

Un simple haussement de sourcil, voilà tout ce qui en temps normal caractérisait l'impatience d'Arein Feradin, et c'était là tout ce que Finn montrait dans sa mascarade absurde. Son sourcil se souleva, et s'arqua formant un étrange angle presque droit au dessus de son oeil gauche. Il plaça une main derrière son dos, s'aidant de l'autre tenant la canne pour s'appuyer, et s'avança, droit et digne, d'un pas mesuré et égal. Il marcha droit sur elle, et une fois arrivé à son niveau s'arrêta, la dévsiagea un instant et prit la parole.

Mais voyons, où est donc votre éducation? Ne vous a-t-on donc pas appris à vous présenter à vos invités? Jeune Alexandria.

Un sourir étira ses traits. Une simple contraction de la joue qui entraînait les lèvres avec elle. Il la dévorait du regard, ses yeux purpurins suivait les lignes de son visage avec une intensité sauvage. Son sourir en coin alla jusqu'à montrer une canine. Il leva le doigt, calmement, et remit en place une mèche de cheveux de la jeune fille. Une chouette noire pénétra dans le hall par la fenêtre, lâchant sa souris à leurs pieds et scandant l'indignation du primogène.

Insolente! Insolente! Insolente!

Et se posa sur son épaule. Il la calma en lui caressant, presque amoureusement les plumes. S'éloignant de la gamine en face de lui sans la lâcher des yeux, il se dirigea vers l'âtre.

Veuillez pardonner, je vous prie, le comportement de Renia, ma chouette. Elle est encore jeune et je n'ai donc pas eu le temps de parfaire son éducation. Mais elle a raison. Lorsqu'on accueille un hôte de marque, il va de soit que l'on se présente s'en se faire prier jeune fille. Je suis le primogène Arein Feradin, senior du conseil des Nosferatu d'Europe, membre honoraire du tribunal des clans. Là, tout en haut de la tapisserie, quelques quinze générations avant notre chère Katelyne.

Il indiqua du doigt le portrait de son personnage, une ou deux génération après le créateur. Son sourir s'élargit, dévoilant ses deux canines. Charmeur, et effrayant.

Je suis en route vers la réunion du Tribunal de Varsovie, et je profitais du voyage pour m'entretenir avec mon amie, votre matriarche, de sujets qui ne vous regardent pas. Et je désirais lui faire une petite surpris également. Tenez jeune fille, transmettez lui cette fleur, elle comprendra.

Il s'approcha de nouveau d'elle, et aussi calmement que précédemment, leva la main, et plaça la rose dans les cheveux d'Alexandria avant de se pencher en avant et de lui murmurer à l'oreille.

Et dépêchez vous je vous prie, il me tarde de me retrouver à nouveau en si délicieuse compagnie et puis, vous ne voudriez tout de même pas attirer la disgrâce sur votre famille pour vous être bornée dans votre insolence n'est-ce pas? Car dans tel cas, je doute que la Dame d'Hespérion se montre bien clémente à votre égard, ou pour votre ami dans la pièce à côté.

Et il la laissa là, tirant une cigarette de sa poche et l'alluma sur un cierge.

Eléna se dirigeait vers le salon, d’où provenaient les battements de cœur, lorsqu’elle entendit la conversation dans le hall d’entrée… la voix de sa sœur. Etrange, Alexandria avait laissé son humain tout seul, à peine arrivé dans un manoir plein de vampires ? Elle hésita une fraction de seconde, puis décida de laisser tomber. Elle avait vraiment faim, et Alexandria ne lui pardonnerait pas de toucher à son jouet. Avec un soupir de frustration, elle alla plutôt voir ce qui pouvait s’être présenté à la porte du manoir.

Dans le couloir, elle s’arrêta un instant a une fenêtre pour jeter un coup d’œil au ciel. Ses yeux d’immortelle pouvaient discerner un léger éclaircissement à l’horizon; l’aube n’était pas loin. Et elle n’aurait surement pas le temps de sortir avant le lever du soleil.
Elle fut brusquement tirée de ses pensées en entendant vraiment la conversation qui se tenait dans le hall. Un étranger venait d’arriver, et il se présentait comme une personnalité influente. Un primogène, rien que ca ?

Pourtant, lorsqu’Elena arriva dans le hall, la scène qui se déroulait devant elle tenait de l’absurde.

Sa sœur lui faisait face, de l’autre cote de la chambre. Près d’elle, un vampire semblait vouloir lui faire du charme. Plutôt grand de taille, assez fin, il avait les cheveux presque blancs. Elena lança un bref coup d’œil à la tapisserie qui recouvrait tout un mur de la pièce. Elle n’avait jamais rencontre Arein Feradin, mais l’inconnu ne ressemblait certainement pas au portrait qu’il avait désigné. D’ailleurs, elle pouvait le voir d'ici, c’était un transformé, et il lui semblait que Feradin, comme bon nombre de vampires influents dans cette région du monde, devait être un sang-pur. Puis elle remarqua le katana qui pendait à sa ceinture.

Enfin, Elena comprit qui était le vampire, et pourquoi Alexandria ne semblait pas saisir le mensonge outrancier.
La matriarche attendait le nouveau venu depuis quelques jours. Elena revêtit donc un sourire enjôleur, et s’appuya négligemment à un mur. Il n’y avait rien à craindre de celui-là.

« Bonsoir, Finn, dit-elle. Katelyne nous a prévenus de ton arrivée. »

La voix d'Éléna retentit comme un fouet au oreilles de Finn. La fille prodige, le seul enfant de Wilheim qu'il ai jamais un temps soi peu apprécié. Non que cela ai été pour le plaisir de leurs conversation dont le nombre passait enfin au-dessus de zéro. Mais il trouvait son pouvoir fascinant. Le pompeux Gabriel, l'imbécile Wilheim, la lunatique Alexandria et la gamine de dernière minute dont le nom lui échappait toujours. Il les trouvait d'un ennui. Mais elle, Éléna, il la trouvait particulière. Du peu qu'il avait pu découvrir sur elle en l'observant depuis l'ombre lors de ses visites officieuses, il avait put en dresser une liste extraordinaire de points commun entre eux. Son goût pour la chasse, le plaisir qu'elle éprouvait à boire à la gorge de ses proies, sa courtoisie qui, bien que seulement acceptable, n'en restait pas moins bien au-delà du niveau de politesse que pouvait atteindre cette malheureuse famille. Jusqu'à la nature de leurs pouvoirs. Elle était la seule mise à part son sir et les primogènes à pouvoir résister à son don.

En entendant la voix de la jeune vampire, il ne put réprimer un frisson de plaisir prédateur, ni s'empêcher de rire. Le rire sauvage qui secouait son corps tout entier alors que la silhouhette frêle de Feradin se dissipait pour laisser place à son vrai visage. Une joie infinie parcourait son esprit tordu et son âme. La joie de celui qui a enfin trouvé son égal. Maintenant il savait pourquoi, pourquoi il s'était senti aussi heureux en venant. Ça n'avait pas été le fait de revenir ici, non, c'était l'idée de pouvoir enfin être confronté à cette vampire qui l'avait rendu aussi heureux. Il se retourna, reprenant au passage sa rose sauvage, et afficha un grand sourir à cette fille qu'il avait été impatient de revoir. La regardant avec régal, il lui fit une respectueuse révérence, délaissant totalement Alexandria.

Quelle joie de vous voir Éléna. Quel plaisir de voir un soupçon de courtoisie dans cette famille.

Il s'approcha d'elle, marchant calmement un sourir carnassier aux lèvres. Arrivé à son niveau il lui prit la main et la baisa.

Je dis bien un soupçon, car je ne me rappel pas vous avoir jamais permi de me tutoyer jeune fille. Cela dit, vous êtes cependant bien mieux élevée que votre petite soeur ici présente. Vous avez pris leçons auprès de Dame Hespérion j'ose croire? Puis-je dans ce cas demander un service? Par pure courtoisie. Voyez vous, je ne peux décemment me présenter devant mon sir dans cette tenue après un siècle d'absence. Cela serait... disrepectueux. Alors je me demandais si vous ne pouviez pas lui donner cette fleur, et lui dire que je la verrais une fois que j'aurais pris un bain et que je me serais changé. Après cent ans d'attente, je pense que quelques minutes supplémentaires seront faciles à supporter.

Il lui lâcha la main et retira ses lunettse, la dévorant de son regard écarlate.

Si vous vouliez bien le faire, je suis sur que nous aurons de nombreuses conversations par le futur, dans les règles de la courtoisie bien sur. Je ne voudrai pas offenser mon "frère" en manquant de respect à l'une de ses filles. D'autant plus qu'il me faut le féliciter pour ses progrès au violon. On peut enfin reconaître l'air qu'il s'évertue à jouer.

Il fit quelques pas en arrière, sans lâcher du regard la jeune vampire. Puis reprit la parole, s'adressant cette fois à Alexandria.

Jeune fille, vous devriez prendre exemple sur votre grande-soeur et apprendre les règles de base de la politesse.

Alexandria était, quelque peu perdue... Si elle avait bien comprit, elle était victime d'une illusion. Super. Tout cela ne l'encouragea nullement à répondre a ce ... Finn?
L'infant de la matriarche; il ne lui manquait plus que ça.
Elena devait être ravie, encore une occasion de se montrer supérieure et de la ridiculiser.

Chaque fibre de son corps se tendit. Elle se dirigea vers le salon ou le jeune homme se trouvait toujours, et s'arrêta devant lui en prenant un air contenu. Elle avait rêvée d'une entrée digne, suivie de son futur infant. Et même si elle ne s'attendait pas a un soupçon d'admiration d'un quelconque membre de sa famille -enfin, si, son père, qui répétait ce morceau au violon depuis deux jours déjà, était surement ravis... mais ce n'était pas très extraordinaire venant de sa part…- elle avait tout de même imaginée mieux que cette entrée masquée par ce vampire tordu…

Elle chassa rapidement l’idée de partir et de revenir plus tard de son esprit. C’était se soumettre a se nouveau venu, et l’aube allait bientôt se lever…

« Désolée pour ce contretemps. Je vais maintenant appeler le reste de la famille. », lui susurra-t-elle en effleurant sa joue.

Finn Cool, si elle se souvenait bien de son nom, voulait aller se faire beau pour sa Dame de toute façon...

Elena accepta le baisemain et répondit par une petite révérence, faisant bruire le satin de sa robe d'intérieur.

"Il m’a semblé, dit-elle avec un sourire amusé, que, dans la famille, nous pouvions nous passer de formalités. D'ailleurs, le langage ampoulé mis a part, vous ne vous etes pas mis en frais." Elle coula un regard a la tapisserie accochée au mur. La cigarette avait ete bien réelle... La matriarche risquait de ne pas adorer. Mais vu le personnage, c'était probablement le but.

"Cependant, ajouta-t-elle, si cela vous fait plaisir, je jouerai le jeu "

Elle prit alors la fleur que lui tendait Finn, et la glissa dans ses cheveux blonds d’un air nonchalant. Puis, en lui indiquant la porte par ou elle était entrée : « Suivez le couloir, puis montez le premier escalier. Vous pouvez prendre la chambre a la porte d’acajou. Mais prenez bien celle de droite, l’autre est la mienne.» ajouta-t-elle d’une voix suave.

Elle le suivit des yeux, le regard intense, jusqu'a ce qu’il fut sorti, puis suivit sa sœur par la porte opposée. Alexandria l’avait fait attendre toute la nuit, et l’avait empêchée d’aller voir sa prochaine victime, un peintre qu’elle essayait d’avoir depuis plusieurs semaines. La dernière fois qu’un humain lui avait donné autant de fil à retordre, Elena était plus jeune, et n’avait pas la même expérience. Mais celui-ci avait résiste si longtemps, qu’il l’avait obligée à avoir recours aux réserves familiales, ce dont elle n’avait plus l’habitude. Cette semaine, sentant sa victoire proche, elle s’était refusée à boire du sang froid. Il aurait du mourir ce soir…

Elle eut un petit rire de gorge. Les défis se succèdent, pensa-t-elle. Mais pas aujourd'hui. Il était temps de voir le futur infant de sa soeur.

Il écouta les indications de sa nièce, le sourir aux lèvres. Un simple sourir poli, sans extravageance. Un petit rire lui monta à la bouche, et il salua la jeune vampire de la tête. Non, elle ne s'attendrait pas à cette réponse. Pensait-elle qu'il irait à cette chambre? Surement que oui, mais elle se trompait, il n'irait ni à celle indiquée, ni à celle si courtoisement suggérée.

Je vous remercie de vos aimables indications ma nièce, mais je suis au regret de vous annoncer que j'ai ma propre chambre à l'autre bout du manoir. Mais n'ayez crainte, la chambre que vous m'avez si aimablement indiquée pourra toujours nous servir de salon de discussion. Nous avons tant à nous dire Éléna. Sur ce, je vous prie de bien vouloir m'excuser, mais j'ai déjà suffisament fait attendre Dame Héspérion.

Il la salua à nouveau de la tête et s'en alla, mais avant de sortir du Hall, il se retourna et fixa intensément l'aube naissante par la fenêtre ouverte devant lui. Un sourir extatique lui étira les lèvres, il leva les bras et attendit. Le soleil se levait lentement à l'est, trop lentement, la lumière était encore trop supportable pour un vampire. En fait, ce n'était que l'aurore, juste avant que le soleil ne se montre. L'impatience faisait presque trépigner le vampire sur place lorsqu'enfin, le disque céleste daigna montrer le bout de son nez. Aux yeux du vampire, la luminosité monta violemment d'un cran. Il resta en place alors que les rayons mortels passaient par la fenêtre. Et alors que les premiers rayons de l'aube le frappaient de plein fouet, il fut pris d'une extase profonde et masochiste. L'attente de la douleur devenait insupportable car au début, rien ne se passa. Il était tout simplement baigné de lumière attendant, attendant qu'il atteigne la limite que lui permettait sa condition. Et lorsqu'il la franchit un rire euphorique explosa dans sa poitrine. Des ampoules apparurent sur son visage, éclatèrent. Sa peau se fendit, se craquela sous l'effet des brûlures. Ne pouvant y résister d'avantage, il ôta ses lunettes et ouvrit grand les yeux. La lumière l'aveuglait, lui perçait les yeux de douleur jusqu'au cerveau. Il poussa un cri sauvage de douleur et de joie alors que l'odeur de sa chair brûlée se répendait autour de lui. De la fumée commença à se dégager de son corps alors que la réelle combustion commençait. Ses cheveux blancs tombèrent au sol, calcinés, ses ongles sautèrent de ses doigts. Son visage n'était plus qu'un masque d'horreur alors que ses joues avaient disparues, laissant place à un gouffre donnant sur sa bouche. L'un de ses globe occulaire sauta de son orbite sous l'effet de la chaleur et se consuma en pleine chute. Enfin, il remit ses lunettes et frappa vigoureusement dans ses mains. Comme n'attendant que ce signale, les volets se refermèrent sur toutes les fenêtres du manoir, l'isolant dans l'obscurité. Finn se tourna vers sa nièce, la salua d'un révérence et s'en alla alors que ses chairs commençaient déjà leur régénaration.

Il parcouru le dédal de couloirs déserts que constituait le manoir. Le bruit de ses pas sur les lattes du parquet lui revenait en écho en se réverbérant sur les murs de pierre usée. Alors qu'il passait devant un mirroir, il put observer, non sans intérêt, ses joues reprendre leur place légitime . Il put voir son oeil se résorber, ses ongles et ses cheveux repousser. Un sourir satisfait lui illumina le visage. Les bons aspects de la damnation. Plus loin, il vit une galerie de potraits. Touts les membres de la famille y étaient représentés, lui comprit. une rage sourde lui gonflait la poitrine à chaque inspiration. Non qu'il n'aimait pas se voir, aussi fidèlement représenté, mais l'idée d'avoir un portrait provoquait une colêre dont il ne pouvait trouver comme remède qu'une solution radicale. D'un geste rapide, il dégaina une dague et trancha la toile en deux coups. Deux lacérations qui se croisaient au centre du portrait. Il arracha les lambeaux pendouillant et les jeta dans la cheminée la plus proche. Il reprit sa route pour ne s'arrêter que devant une porte en ébène ancien. Le bois massif, était si poli qu'il pouvait voir sa réflection sur la teinte noire qui le caractérisait. Il leva la main à son visage, et s'entailla le pouce sur l'une de ses canines. Cela fait, il fit rapidement couler son sang dans les six encoches qui ornaient la porte, trois sur chaque battant, et fit tourner de façon précise le rotor qui se plaçait juste en dessous de chacune d'elle. Cela achevé, la porte s'ouvrit d'elle-même, tournant sur ses gonds d'argent et il pénétra dans ses appartements.

Rien n'y avait était touché en son absence et pour cause, personne d'autre que lui n'y pouvait entrer sans son invitation. Alors qu'il y fit quelques pas, chacun d'entre eu soulevant un nuage de poussière, les battants de la porte se refermèrent derrière lui, protégeant son sanctuaire au sain du manoir et les bougies et l'âtre s'allumèrent d'un même mouvement, éclairant la pièce de la lueur incertaine des flammes. Alors qu'il claqua des doigts, un vent parfumé parcouru la pièce, balayantla poussière et faisant luire de propreté les chandeliers.

La pièce dans laquelle il venait d'entrer était vaste, confortablement meublée, et donnait sur quatre autres pièces, séparées du reste par des portes en ébène. Le dallage du sol était en damier, noir et blanc et les mirroirs parfaitements placés sur les côtés, laissaient croire que la pièce continuait ainsi à l'infini. Une illusion d'optique laissé croire que les dalles étaient de tailles différentes et que certaines n'étaient mêne pas carrées. Il ouvrit la première porte sur sa gauche, et entre dans sa salle de lecture et son bureau. Le mobilier était aussi riche que dans son hall personnel. Sur sa gauche, un escalier en colimaçon, à la structure et au décorum fortement inspiré des films expressioniste allemands, menait jusqu'en haut de sa tour d'observation où il pouvait étudier en toute tranquilité les étoiles. Il fut un instant tenté d'y monter, mais se résolu au contraire. Avec les volets fermés dans tout le manoir sa tour serait scellée de l'extérieur et d'ailleurs, il n'en avait pas le temps. Il sortit de son bureau, referma la porte derrière lui, et ouvrit la suivante. Là, il entrait dans une salle privée, son sanctuaire au sein de ses quartiers. Les symboles ésotériques sur les murs, les cercles sur le sol. Il prit une profonde inspiration. Combien de temps? Cela faisait combien de temps qu'il n'était plus venu ici? Sa salle, sa salle, ici il faisait ses expériences, ici, il pratiquait la magie, ici, il s'entraînait au sabre ou autres armes. Un larme coula sur sa joue et s'écrasa au sol. Une sensation de nostalgie lui serra le coeur et il s'empressa de retourner dans son hall. Il se dirigea vers la première porte qui était sur sa droite quand il entrait par le couloir, et pénétra dans un salon de réception. Il s'était toujours demandait pourquoi il avait insisté pour en avoir un. Il ne s'en servait jamais, mis à part les quelques fois où ses rencontres avec Katelyne avaient lieu ici. Mais la plus part du temps elles se déroulaient dans ses quartiers à elle. Il en sorti sans trop s'attarder et enfin, entra dans sa chambre à proprement dit. Il resta un instant sur le pas de la porte, à contempler sa retraite. Son large lit drapé de noir et de blanc, ses meubles en nacre. De l'autre côté, une porte menait à une salle d'eau dans laquelle il se précipita et se dépêcha de prendre une douche pour se débarasser de la crasse du voyage et de l'odeur de chaire brûlée. Une fois cela fait, il s'habilla pour l'évènement. Choisissant avec soin ses vêtements, il opta pour un élégant ensemble de soirée noir avec une canne d'ébène et d'ivoire. Il mit par dessus ses vêtements une magnifique cape de velour noir. Il chaussa des souliers assortis, masqua son sabre dans les replis de sa cape et ses autres armes dans le revers de son veston. Ses préparations terminées, il sortit de ses appartements, vérouilla la porte et se dirigea vers les quartiers de la matriarche, au bout du couloir. Arrivé à destination, il frappa à la porte, attendit l'autorisation d'entrer et pénétra dans les appartements de son maître. Il y fit quelques pas, se remémorant les souvenirs vécus ici, et plia le genoux devant Katelyne.

Je suis de retour mon maître. Les clans Van Estecar, Hellberecht et Yanis ont été éradiqués comme vous me l'aviez demandé. Que voudriez vous que je fasse?

*pendant ce temps....* [hrp: bah quoi son truc ne dure pas deux secondes...]

Alexandria se racla imperceptiblement la gorge... puis hésita un instant... et finit par se diriger vers la cloche en porcelaine près du buffet. Elle la prit entre ses main, la fit tourner sur elle même; elle avait des gravures peintes en ocre et noir, probablement venait-elle de la Russie du 19eme.

Elle la fit tinter une ou deux fois, d'un son claire, et pas trop aigus.
La jeune vampire savait que tout le manoir avait remarqué sa présence -et surtout celle de Yann- depuis un bon moment, mais que la plupart d'entre eux attendraient qu'elle les appelles.

Elle se redirigea vers le jeune homme, assez près pour montrer qu’il n’était qu’à elle, mais aussi peut être, par une certaine affection… et protection.

Wilhelmina avait senti les rayons de soleil sur sa peau, et par conséquent, elle se préparait à rentrer au manoir: elle avait passer toute la nuit dans le jardin, histoire de calmer son impatience vis-à-vis du nouveau venu. C'est alors qu'elle entendis le son de la cloche. Cela signifiait que toute la famille devait se réunir. Cela voulait également dire qu'un humain était entré dans le manoir.

Je vais devoir faire attention... Ça va être dur. Enfin bon, si la matriarche est d'accord... Pourquoi pas?

Elle se dirigea d'abord en vitesse jusqu'à sa chambre, pour arranger son allure. Lorsqu'elle ouvrit sa porte, de doux parfums de fleurs arrièrent jusqu'à elle, elle ressenti alors une sensation de confort et de bonheur, en opposition avec le froid qui régnait dans le couloir. Elle s'approcha de son armoire, déplaça une plante pour ensuite pouvoir l'ouvrir; elle choisit une robe bleu roi, qu'elle serra à la taille avec un ruban bleu clair et des chaussons assortis. Elle jeta un dernier coup d'œil dans sa glace et estima le résultat satisfaisant et sorti enfin.

Elle fila alors en vitesse au salon, de peur de faire attendre les autres. Elle ne vit alors que sa sœur et un jeune homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Il dégageait une forte odeur de sang et de chair humaine. C'était donc lui, celui qu'elle avait choisi pour devenir son futur infant... Elle s'approcha très lentement, pour ne pas affoler sa sœur et s'assit dans un fauteuil en attendant les autres.

Pourvu qu'ils arrivent bientôt, se dit-elle, son odeur me donne des frissons dans tout le corps...

Le bruit de la cloche etait une veritable attaque pour ses oreils. Il finit par ne plus supporter le bruit.
Il se dirigea vers la porte, l'ouvrit et porta ses pas vers le hall d'entrée où il scanda:" ne peut on avoir le silence dans ce manoir?"
Mais personne ne lui repondit. Cependant il entander les batement du coeur du jeune humain qui provener du salon, et ce fut a grande peine qu'il arriva a ce controler pour ne pas rentrer dans une frenesi sanginaire. Il avait beaucoup de mal a controler cette soif perpetuelle. Malgrer le faite qu'il apprecier le bon sang entretenu a la cave, Il aimer aller chasser le sang frait quoi que rarement, en faite c'etait ce coter sauvage qui l'exiter.
Il finit par reprendre ses esprit et son sang froid. Alexandria ne lui pardonnerer jamais qu'il touche a son frel jouer.
Il desendit les marche et entra dans le salon pour voire ses trois soeur et humain. Son pere, sa mere et la matriarche n'etait pas encore arriver. Il faudrer encore attendre.
Il vit Elena s'aprocher de l'humain et fut presque surpirt de ne pas la voire sauter sur ce qui aurait pue etre sont repas de la journer.

Son frère était enfin arrivé. Il ne manquait alors que ses parents et la Matriarche. A ce propos, Wilhelmina avait cru sentir la présence d'un autre vampire dans le manoir, un étranger. Ou était il? Était-ce celui que la Matriarche attendait? Comment était-il? Que faisait-il en ce moment? Toutes ces questions exigeaient une réponse... Mais à qui demander? Gabriel fixait Eléna et l'humain et semblait être sur ses gardes; il était difficile de résister a l'appel du sang frais. Il ne l'avait même pas regardée depuis qu'il était apparu, ne lui prêtait aucune attention, ce qui n'encouragea pas Mina à lui parler. Quant à Eléna, elle s'était déjà présentée à l'humain et semblait très à l'aise. Mais le jeune vampire préférait attendre qu'il y ait plus de monde pour s'approcher si près de cet homme.

Katalyn d'Hesperion laissa lentement glisser le bout de son pinceau sur la toile, assombrissant la ligne courbe de la mâchoire d'une légère touche de noir. Seule, dans l'obscurité caressante de ses appartements privés, elle s'efforçait de terminer enfin ce portrait, même si c'était un visage qu'elle avait dû reproduire des milliers de fois. Les traits si caractéristiques de Christophe de Malavoy lui étaient désormais si familiers qu'elle aurait pu les reproduire les yeux fermés. Elle le connaissait jusqu'au moindre détail, le plissement joueur de ses lèvres, la plus infime ride d'expression au coin de ses paupières, toutes les expressions que ses yeux pouvaient exprimer.
La Matriarche se recula sur son siège en se mordant la lèvre, contemplant d'un oeil expert son oeuvre encore inachevée. Elle fit doucement teinter sur le marbre du cendrier son porte-cigarette pour y faire tomber la cendre qui achevait de se consumer, avant de le porter à sa bouche. Ses yeux ne quittèrent pas une seule fois la représentation figée du Baron et ne cillèrent même pas lorsqu'un nuage de fumée glissa avec lenteur entre ses lèvres.
Peindre occupait la majeure partie de ses journées; elle pouvait tout faire un pinceau à la main. Penser à la meilleure manière de se débarrasser d'un individu gênant, aux mensonges enjôleurs qu'elle servirait à quelques hautes personnalités avec une nonchalance séductrice, à l'évolution de son propre clan et à bien d'autres choses encore. Elle laissait son esprit voler d'un projet à l'autre, son sourire s'accroissant à mesure que les mécanismes de ses machinations se mettaient en place...

Mais elle n'aimait pas ce qu'elle avait fait; le tableau ne représentait pas son Sir. Ou alors qu'une pâle copie... Elle avait encore tellement de détails à ajouter. Le grain de peau était trop mâte, l'expression trop fade et elle n'avait pas encore trouvé la lueur qui donnerait au regard de Malavoy son étincelle si particulière.
Katalyn n'était pas d'humeur à travailler avec sérieux; elle avait sentit depuis un certain temps déjà la présence de plus en plus proche de son premier infant et la tension croissante de Wilhelm à mesure que McCool se rapprochait. Il avait fait une fausse note, une seule, quand celui-ci avait franchi la porte du parc; ces deux-là ne s'étaient jamais vraiment aimés... Et à en croire les sons étouffés des discussions en bas, son Premier-Né n'avait pas changé...
Elle reporta son regard sur la toile une dernière fois et se saisit d'un pinceau qu'elle trempa avec délicatesse dans un noir très dilué; il effleura à peine les paupières de Malavoy avant qu'elle ne rabatte le tissu protecteur d'un coup sec sur la peinture encore à moitié sèche. Elle se leva lentement, laissa tomber la cendre de sa cigarette dans un tintement cristallin et resserra autour de sa taille son déshabillé noir. Sans un regard pour le chevalet abandonné au milieu de la pièce, elle sortit de son atelier et referma à moitié les tentures qui en barraient l'accès.
Ses traits restèrent pensifs, elle réfléchissait encore alors que ses pas la guidaient de façon presque automatique vers un divan recouvert de pourpre. Au dessus de la cheminée centrale trônait un autre portrait de Christophe de Malavoy, le plus beau qu'elle ait jamais fait de lui. Le premier aussi...

Le regard qu'elle lui lança mêlait critique joueuse et défiance respectueuse; tant de sentiments mêlés et sans rapport qu'elle n'avait jamais su dissocier en sa présence. Elle écrasa consciencieusement sa cigarette entièrement consumée dans un autre cendrier et se servit un verre de sang de premier choix. Il était vraiment délicieux, un rafraîchissement de qualité… Elle se passa lentement la langue sur les lèvres pour n'en perdre aucune goûte et se permit de sourire. L'odeur si caractéristique de la présence de McCool se rapprochait de ses appartements; ce n'était pas une visite officielle, elle ne prit pas la peine de trop composer son attitude. Après tout, c'était son infant qui se présentait devant elle...
Elle s'installa avec élégance sur son divan, en sirotant son verre, posant des regards éphémères sur les toiles nombreuses qui ornaient tous les coins de son salon. Le petit bruit sec d'un coup frappé l'interrompit à demi dans sa rêverie et son sourire s'agrandit encore, sans vraiment toucher ses yeux... Les yeux de Katalyn d'Hesperion avaient appris à ne jamais sourire aussi facilement; son visage lui appartenait plus que tout autre chose. Elle en faisait ce qu'elle voulait. Au demeurant, le contrôle omniprésent était ici plus relâché, alors qu'elle donnait nonchalamment l'autorisation d'entrer. Finn n'était pas n'importe qui... Elle vit du coin de l'oeil sa silhouette se découper dans l'ombre lorsque la porte s'ouvrit, et elle garda un air détaché jusqu'à ce qu'il ait terminé son élocution. Elle reprit une gorgée de sang et son sourire s'élargit à nouveau, tout en légèreté, avant qu'elle ne parle avec un calme olympien, comme si tout ceci n'était qu'une conversation mondaine.

"J'aimais beaucoup ce tableau, tu sais..."

Yann pénétra dans cet immense manoir non sans une légère appréhension. Il était conscient du danger dans lequel il s'était engagé mais il souhaitait rejoindre un clan vampirique, ce clan vampirique.
La salle dans laquelle il se tenait depuis maintenant quelques instant était simplement magnifique. Le plafond était tellement élevé qu'on aurait pu ajouter un deuxième étage. De grandes toiles étaient dispersées par ci par la sur les nombreux murs du manoir.

Suite a quelques bruits, Alexandria le laissa seul en plein milieu d'un manoir plein de vampires. L'appréhension de Yann se transforma en peur croissante. Il ne pouvait rien faire contre un vampire, il le savait, et Alex le savait aussi. Pourquoi s'était elle absentée?
Elle revint relativement rapidement, le temps a Yann de bien hésiter sur ce qu'il était entrain de faire.

Son futur sir venait de sonner une petite cloche le rappelant a l'ordre, cette cloche, cela voulait dire que tous les vampires du manoir allait se rejoindre. Ils allaient tous le rejoindre a lui, dans la même salle que lui.
Mais Alex semblait décidée a garder Yann en vie. Elle se mit devant lui, elle semblait tendue, mais qu'est ce que Yann pouvait bien savoir des vampires. Il n'en savait encore rien. Il le saura, bientôt.
Une jeune femme pénétra alors dans la salle. S'il n'était pas dans ce manoir, il n'aurait jamais pu deviner que cette fille était un vampire. Il en fut un peu choqué, mais quelque chose lui disait qu'il allait très prochainement l'être beaucoup plus.
Quelques instants plus tard, alors que la jeune fille qui venait d'entrer prenait place dans l'une des chaises de la salle, une autre femme a l'apparence un tantinet plus âgée pénétra a son tour dans la salle. Celle-ci se dirigea rapidement vers Yann, qui sursauta intérieurement. Il ne bougea pas de sa place. Il dévisagea cette femme, cette vampire, une certaine "Éléna"; elle était charmante voir même attirante. Il essaya de ne pas trop y penser, s'obligeant a se rappeler qu'il avait a faire à un vampire.
Il saisit alors la main que lui avait tendue Éléna, et eut un frisson, elle était glaciale. Malgré sa relation avec Alex, il n'était pas encore vraiment habituer a toucher des corps aussi froids, et la peau de cette Élena était encore plus froide que celle d'Alex en somme.

" Bonjour, moi, c'est Yann, enchanté " Dit-il d'une voix grave et un sourire un peu gêné en coin.
" Je vous remercie de m'accueillir aussi chaleureusement... "

Il se racla la gorge et voulut continuer mais se ravisa, un homme entra, un homme a l'allure bien plus vampirique que les autres.Il n'osa pas tout de suite l'aborder et resta quelque peu muet. Il se tourna ensuite vers Alex, un peu gêné, et lui demanda de faire les présentations.

Aux paroles de Yann, Elena réprima un éclat de rire. Chaleureusement, avait-il dit ? Ici, dans cette salle sombre aux fenêtres hermétiquement fermées, entouré de quatre vampires, l’humain trouvait l’accueil « chaleureux » ? Elena avait senti la chaleur de sa poignée de main avant même qu’ils ne se touchent, elle imaginait tout à fait ce que lui pouvait avoir ressenti. Le froid, la salle obscure, l’instinct de conservation qui criait de s’enfuir… Elle avait assez côtoyé les humains pour pouvoir se faire une idée. Un accueil chaleureux… Non, vraiment, c’était trop drôle.
Un coup d’œil a Alexandria lui fit cependant sentir que ce ne serait pas la meilleure idée d’éclater de rire ici et maintenant. Petite sœur avait eu peur ? Elle l’espérait, tout en sachant qu’elle avait atteint la limite de ce qu’Alexandria pouvait supporter sans broncher pour ce soir. Elle adressa alors un hochement de tète gracieux a Yann, et fit volte-face pour aller rejoindre son frère. Il était debout, raide comme un piquet, les lèvres pincées, a l’autre bout de la salle.

« Bonjour, grand frère. Ca fait un bail. » lança-t-elle avec désinvolture.

Maintenant qu’elle y pensait, cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vu. Ces derniers temps, Grand Seigneur Gabriel ne daignait pas souvent quitter sa chambre pour se joindre à eux. Probablement aussi une des raisons pour lesquelles, malgré le fait qu’il soit plus âgé qu’elle, il ait encore autant de mal a contrôler sa soif. Eléna glissa prés de lui et se posa légèrement sur l’accoudoir d’un fauteuil, non loin de Wilhelmina à qui elle adressa un salut silencieux.


[hors rp : je rappelle que ceci est écrit sous le point de vue d'Eléna, et elle a une vision des choses assez particulière. Eléna ≠ moi. Ne me tuez pas.]

Alexandria sourit a Yann, puis observa le manège d'Elena du coin de l'oeil.

"Et bien, je n'ai plus besoin de te presenter ma chère soeur Elena," dit-elle en imitant le ton désinvolte de celle-ci, puis se tourna vers les autres.

"Yann, je te présente mon frère Gabriel, et ma petite soeur Wilhelmina... A tous, voici Yann, dont je vous avais parlee l'autre jour, et qui voudrait rejoindre notre clan."

Pour toute reponce, Elena n'ue droit qu'a un regard noir. Il ne suporter pas sont comportement libertine, et encore le mot etait faible selon lui. Ce n'etait une facon d'agir pour une personne de son rang.

Il reporta sont attention sur le jeune couple en face de lui. Quand sa soeur eu fini les presentation, il prit un moment pour observer l'humain. Il ne sembler ne rien avoir de de particulier ou d'interessant. Mais il resenti un etrange sentiment qu'il ne pue expliquer, et qui n'etait pas de la soif.

Il prit pres de dix bonne seconde avent de remarquer le regard d'Alexandria. Apparament il fesai peur a sont proteger.

Il se diriga lentement ver un coin de la salle a l'opposer de ses deux soeur. C'est la qu'il avait l'abitude de ce mettre quand la compagnie ne lui etait pas agreable, c'est a dire quand ni sa mere ni la matriarche n'etait presente.

Il lanca un regard furtif et bref a sa plus jeune soeur. Elle sembler un peu perdu et particulierement tendu. Cette petite l'amuser par son inocence et sa naiveter. Mais c'etait pour ces meme reson qu'elle arriver parfoix a l'agacer au plus haut point. Mais ce soir il devait faire en sorte que elle non plus ne reponde pas a l'apelle, cela pourez lui couter assez cher. Et puis il y avait cette promesse.....

Ce fut comme un choc lorsqu'il senti enfin l'odeur, l'odeur d'un ertanger, Une odeur qui lui sembler famillier. Il crispa la machoir a l'idee de la presence de ce vampire dans le manoir. De plus la soif du sang avait obscursi ses sense. Il devrait un jour regler ce probleme qui pourez lui jouer des tour.

"Avons nous un autre ote a par cette lar...."
Il se mordi la langue pour ne pas prononcer le dernier mot qui lui aurait valu l'ire de sa soeur. Il reprit:
"Y a t'il un autre inviter ce soir, a par celui d'Alexandria?"

[Hrp: meme note que pour chloe. C'est mon perso pas moi. Je vous aime les gens. Sauf Mado d'on la blondeur m'ennerve. Et Nil d'on la grandeur(taille) m'ennerve et zaza don la blondeur et la grandeur m'ennerve. Et walid parceque il vien plus chez moi durant la nuit.... et lena parceque.... ba chez pas je l'aime juste pas..... donc bon...^^ ]

Mais quelle ambiance!! Alexandria n'osait pas quitter son protégé des yeux, Gabriel s'était finalement mis dans son coin, et Eléna s'était encore attiré les foudres d'Alex et de son frère. Mais bon, qu'attendaient les autres pour nous rejoindre?
Wilhelmina se leva, lentement, répondit au salut de sa sœur ainée, et se rapprocha de son frère. Oui, bon, il lui faisait un peu peur, mais si jamais elle ne résistait plus, il pourrait l'arrêter au premier signe, comme toujours dans ces cas-la... D'une certaine manière, même s'il ne montrait jamais de signe de sympathie, c'était toujours lui qui prenait soin d'elle en l'absence de ses parents. Elle s'installa donc à côté de lui et lui dit:

Il me semble que oui, nous avons un autre invité... Mais cette odeur ne me dit absolument rien.

Puis son attention retomba sur l'humain, qui avait l'air terrifié... Mina ne trouva rien de mieux à faire que de lui sourire gentiment. Vraiment, le pauvre jeune homme...

Et bien, bienvenue chez nous! Je suis la plus jeune sœur d'Alexandria, et je m'appelle Wihelmina!

Bon, elle s'était efforcée de parler de façon enjouée, histoire de détendre un peu l'atmosphère... Ça n'avait pas eu l'air de fonctionner du côté de ses sœurs et de son frère, mais peut-être avait-elle permis au nouveau de se détendre un peu?

[hrpg: Pierre, tu pourrais AU MOINS trouver une raison de me détester!!!=P]

Un fin sourire étira les lèvres de Katelyne d'Hesperion en entendant les paroles de son Infant... Téméraire, provocateur, un mélange subtil de certitudes arrogantes et d'une gaminerie fière; tellement lui en fin de compte. Avec le temps, elle ne s'énervait plus et elle avait appris à passer outre; même si les provocations juvéniles et rentre-dedans de son infant étaient parfois agaçantes, sentir une opposition aussi bûtée face à son contrôle était d'autant plus agréable qu'elle ne le perdait jamais vraiment. Et puis, Finn était tellement différent de Wilhelm et même de tout le reste de sa maisonnée. Il portait encore dans son sillage les traces de ce qui avait été sa "jeunesse"; elle ne se souvenait que trop bien de son étreinte et de la satisfaction profonde, purement animale, qu'elle avait eu à lui rabattre son caquet enjôleur de jeunot orgueilleux. Malgré toutes ses années, il n'avait pas changé et elle l'appréciait autant qu'elle se retenait de lui arracher la tête... C'était peut-être pour ça aussi qu'elle le gardait en affection.
Elle avait toujours trouvé cela très cliché: la tension mordante d'une sensualité à fleur de peau. Mais mêler cela à l'éternité d'une vie damnée, à la violence féline de leur conditions vampiriques, à l'irrésistible animalité de leur toute-puissance, à la pression inévitable de son statut de Sir et vous obteniez quelque chose de véritablement fascinant...

"Mon pauvre, ce dût être un voyage éreintant... Tant de dévotion m'honore et tu ne peux pas savoir à quel point je te suis reconnaissante d'une telle fidélité. J'en viens presque à me dire que je t'en demande trop..."

Le mouvement de Katelyne était aussi lent que maîtrisé lorsqu'elle se pencha sur Finn et qu'elle enferma son visage entre ses deux mains. Elle touchait à peine sa peau; ses doigts n'étaient qu'un frôlement léger le long de sa mâchoire alors qu'elle sentait la texture beaucoup trop nette de son épiderme, le forme beaucoup trop neuve du reste de son être. Un frisson de dégoût lui remonta le long de la colonne vertébrale alors qu'elle envisageait l'unique hyôthèse qui pouvait justifier une regénération subite. Ainsi, il avait recommencé...
Peut-être ne faisait-elle pas beaucoup d'efforts, mais la folie hystérique qui rongeait petit à petit, et volontairement, l'esprit de son infant la dérangeait énormément. Non seulement, elle trouvait cela dangereux mais surtout laid... Elle ne l'aimait jamais aussi peu que lorsqu'il se laissait aller à ce genre de tendance. Les portraits qu'elle faisait de lui étaient en général très éloignés de la réalité parce que c'était une façette qu'elle ne souffrait pas de reproduire; une façette qu'il avait la bienséance ou le réflexe inconscient de garder loin d'elle.
Il ne faisait pas mine de résister à la pression de ses mains, lorsqu'elles lui intimaient de tourner, de baisser ou de relever la tête, espèce de marionnette à moitié consentante. Finalement, elle posa brièvement ses lèvres sur son front et se pencha pour lui murmurer à l'oreille...

"Comme c'est original... Une subtile forme de regret? Une lassitude de la chasse? Un retour suave à la facilité? Ce sont les chiens qui sont nourris pas leur maître, tu sais. Non pas que l'image me dérange, mais j'ai cru comprendre qu'elle n'avait pas toujours eu ta pleine approbation..."

Son sourire s'agrandit encore alors qu'elle se reculait légèrement pour lui faire face, ses yeux rouges à quelques centimètres des siens.

"J'avoue la tentation... Mais nous n'avons pas le temps..."

Et elle se redressa rapidement, coupant le contact aussi bien physique que visuel avec nonchalance et lui servit un verre de sang avant de se diriger vers sa garde-robe. Il fallait encore accueillir le nouveau jouet humain d'Alexandria, une obligation qui ne lui allait pas droit au coeur, mais à laquelle elle ne pouvait pas se soustraire. En définitive, elle n'avait pas encore décidé quel était son sentiment sur la nouvelle lubie de la jeune vampire et elle réfléchissait par intérêt: agrandir le clan était toujours bénéfique. La seule chose qu'elle devait faire, c'était s'assurer qu'il serait formé en bon Lasombra. Or Katelyne se méfiait autant des dérives expérimentales de son premier Infant que des relents ventrus qui accompagnaient la moitié de Wilhelm. Il fallait, dans tous les cas, le jouer avec finesse... Derrière son paravent, elle examina avec une moue calculatrice les dizaines de tenues différentes qui s'offrait à elle et se vêtit d'une robe noire de cocktail, aussi élégante que "simple", vu les conditions.
Elle ne voyait pas Finn, mais n'en avait pas besoin, aussi ne prit-elle pas la peine de cacher le sourire légèrement prédateur qui s'était glissé sur ses lèvres...

"Je t'en prie, sers-toi autant que tu le veux. Pour ce qui est du goût, tu m'en vois navrée, mais nous sommes dans l'urgence. Comme tu l'as si justement dit, il serait facheux que tu nous croques, par erreur, le petit protégé d'Alexandria... Que tu as déjà rencontré, il me semble... Il semblerait qu'elle s'est amourachée d'un charmant chiot..."

Tout comme sa mère...
L'idée ternit quelque peu l'humeur joyeuse de la Matriarche et le regard qu'elle se renvoya dans le miroir la fit sourire. Le bruit sec et la flamme rouge d'une allumette craquée captèrent de nouveau son attention, alors qu'elle allumait sa énième cigarette de la journée et qu'elle laissait filtrer entre ses lèvres un nuage de fumée blanche. Elle se dit qu'il faudrait qu'elle repenne cette pose sur l'un de ses portraits et après avoir abandonné ce qui restait de l'allumette dans un cendrier de marbre, elle partit sans un dernier regard.

Décéption, voilà ce qui pouvait approximativement définir ce qu'il ressentait. Une très grande décéption. Comment se contenter de sang en bouteille lorsqu'on venait de se faire refuser le plus doux des brevages? Lui-même l'ignorait, mais il n'avait pas vraiment le choix. Défait, il prit le verre que lui tendait son sir alors qu'elle s'en allait se changer, et se dépêcha de le boire afin de ressentir le moins possible le goût infecte du breuvage, ou plus exactement l'arrière goût de renfermé et de verre qui le polluait. Malheuresement, cela réveilla en lui sa soif qu'il était tout ce temps parvenu à maîtriser et il vida tout simplement la carafe, à sa plus grande horreur. Non, décidemment il ne s'y ferait jamais. Alors que la matriarche se changeait, il avisa son reflet dans un mirroir. Il reprenait un aspect plus présentable aux yeux de la matriarche. Son épiderme était légèrement moins ferme, ses yeux légèrement moins vifs. Un aspect beaucoup plus mortel. Il sortit une allumette d'une poche de son costume et l'alluma à l'aide de son briquet. Une question lui taraudait l'esprit. Bien qu'il ait accomplit sa mission avec brio, pourquoi Katelyne d'Hespérion l'avait-elle rappelait de toute urgence et ce, de façon officielle? Elle ne se serait jamais donné autant de mal simplement pour le voir assister à la cérémonie d'intronisation. Avait-elle une tâche à lui confier? Une tâche qui concernait toute la maisonnée? Sans doute que oui. Mais il lui fallait éclaircir le mystère.

-Dame, puis-je me permettre de vous poser une question? Pour quelle raison m'avez vous rappelé? Je serais bien curieux de le savoir.

Il fut littéralement plié de rire en entendant la réponse. Cela lui plaisait au plus haut point. Son rire se réverbéra en écho dans les quartiers de son sir et à travers tout le manoir. Ils arrivèrent comme une réponse à la question de Gabriel, jusqu'au petit salon où ils se trouvaient tous. Un rire de pure joie qui portait néanmoins une menace et la concrétisation des craintes de la famille. Il sentait qu'il allait s'amusé. Par quels artifices obéirait-il à son sir? Au final, il avait bien fait de boire. Il aurait été tragique de perdre tout contrôle plus tard. Enfin tragique, cela dépendait pour qui. Aussi soudainement qu'il était venu, le rire s'éteignit et à sa place se faisait entendre une feulement prédateur. La joie avait appelé d'autres souvenirs tout aussi délicieux. D'un claquement de doigt, il fit apparaître la scène qu'il revivait à l'instant. La mort de son frère apparu devant lui. Le sang coula sur le sol, imbibant les tapis, s'insinuant entre les dalles de marbre. Peut-être qu'au final cette scène se retrouverait détronée de son rang de souvenir favori du vampire. C'est alors qu'il se figea, non, elle l'était déjà. Deux souvenirs occupaient déjà respectivement la première et la deuxième place dans ce classement. Il espérait sincèrement qu'un troisième viendrait se rajouter et compléter le trio. Après tout pourquoi pas? Ne disait-on pas jamais deux sans trois? Et il le savait, la troisième confrontation avec le capadocien Eric Heinriech Von Henraten l'étoile du matin, serait la dernière. Le Nosferatu était la troisième et seule personne envers qui il éprouvait du respect, après sa propre personne et la matriarche. Lorsque matriarche sortit enfin de derrière son paravent, il lui offrit son bras.

-Ma chère vous êtes ravissante. Comme toujours, vous savez parfaitement comme vous vêtir et comme toujours vous êtes un délice pour les yeux.

Et les deux vampires sortirent pour rejoindre les autres.

(désolé frangine, pas le temps de faire plus)

(HRP: Mauvaise langue va! Tu vas me le payer un jour... En attendant, je te dédies ce post !
Bon, Pôpa et Môman se sont enfin bougés un peu. La seule chose est que je ne les ai pas fait rentrés dans notre merveilleux salon malgré la tartine que ça fait... Si à l'avenir, ça se révèle plus pratique (et que ça évite à Pierre de mourir étouffé), j'éditerai à nouveau... Also: Das ist für mein Frero !)


Ils ne s'étaient jamais vraiment ressemblés, constata Wilhelm en contemplant silencieusement l'entrelacs de leurs doigts. Tout dans l'être de sa femme respirait la nonchalance naturelle d'une beauté féline à couper le souffle, de la courbe élégante de sa main à la pression paresseuse de son majeur et de son index sur sa cigarette à moitié consumée. Il y avait ce sentiment implacable de certitude dans chacun de ses mouvements et pas le moindre soupçon de doute ou d'agitation dans l'abandon de son corps contre le sien. Ana était l'incarnation du calme indiffèrent et même son pouls, qu'il sentait pulser au creux de son cou avec autant de netteté que s'il avait été le sien, était d'une lenteur inhumaine.
Lui, au contraire, n'arrivait pas à desserrer la mâchoire, tous ses muscles étaient tendus avec une force douloureuse et même le dossier rembourré du sofa sur lequel ils étaient alanguis lui faisait mal au dos. Il avait abandonné son violon sur une table avec un désintérêt rageur qu'il ne se connaissait pas et même en cet instant, il n'arrivait pas à se calmer. La puanteur nouvelle qui s'était immiscée dans le manoir avait réussi à le hanter jusqu'ici, dans l'intimité cloisonnée de sa propre chambre; il avait entendu les conversations qui avaient ébranlées le hall et elles lui restaient en travers de la gorge avec un arrière-goût immonde de pourriture. Essayer simplement d'imaginer ses filles avec Finn McCool lui était odieux et il ferma les yeux avec insistance pour se débarrasser de la vision... La présence même du vampire polluait son esprit, le simple fait de le savoir dans le manoir faisait se retrousser ses lèvres sur ses canines, prêt à il ne savait quelle folie. Et il savait plus que tout autre chose que c'était indigne de lui...
Wilhelm laissa ses lèvres remonter le long de la nuque de sa femme, perdant tous ses sens et toutes ses réflexions dans ce contact, oubliant comme une nécessité tout ce qui n'était pas "elle". Ana n'ouvrit même pas les yeux, se contentant d'arquer imperceptiblement la tête et il enfouit son visage dans la ligne parfaite de son cou beaucoup trop exposé désormais. Ce n'était pas de la vulnérabilité, pensa-t-il, alors qu'il sentait le frôlement léger de ses lèvres à elle contre sa tempe. C'était beaucoup trop instinctif pour être l'expression d'une défaite ou d'une concession. A considérer que les Ventrus aient jamais concédé quoi que ce soit...
Ici, c'était simplement cette annulation provisoire de la personnalité, qui quand elle touche à l'éternité, laisse tout en suspend. C'était quelque chose de vital, d'addictif et de profondément naturel. Mais il y avait cette écharde persistante qui s'était enfoncée à l'intérieur de son crâne et qui lui interdisait de s'abstraire complètement. Aussi ne put-il pas s'empêcher, quand ses lèvres arrivèrent enfin à son oreille, de lui murmurer d'un ton douloureux qu'il ne reconnut pas vraiment lui-même...

"Je ne supporte pas sa présence, il me..."

"Arrête."

Elle l'avait interrompu d'une injonction tranchante et sèche, qui ne laissait pas la moindre place à une quelconque opposition. D'un mouvement rapide, elle avait écarté l'étreinte de ses bras, lui avait retiré sa main et s'était relevée avant même qu'il n'ait eu le temps de réagir. Immédiatement, son absence dans son espace lui fut pénible mais il passa outre, sans se lever... Il savait qu'elle connaissait aussi bien, si ce n'est mieux que lui, les sentiments peu amènes qu'il éprouvait envers son « frère », mais cela ne suffisait pas. Elle avait cette faculté d'abstraction qui lui était inconnue, une capacité effrayante à oublier jusqu'à l'existence des indésirables. Lui non...
Ana traversa la pièce d'un pas posé et alla écraser consciencieusement sa cigarette dans un cendrier. Wilhelm la lorgna du coin de l'oeil, contempla l'assurance de ses gestes, l'énervement hautain qui lui assombrissait le coin de la bouche, le nonchalance de ses bras croisés sur sa chemise à moitié entrouverte. Ses yeux croisèrent enfin les siens, qui le regardait d'un air sceptique, légèrement excédé... Les vampires étaient par définition beaux, mais la certitude qu'Ana avait de se propre perfection et de son effet était dangereusement attirant. Or cela, elle le savait évidemment aussi...
Elle sortit un briquet de sa poche et alluma une autre cigarette, sans le quitter des yeux. Il pouvait voir son propre reflet sur la surface polie de l'argent chromé, sombre et aux aguets, traqué et fuyant... Torturé.
Ana se contenta pendant plusieurs minutes de le fixer en silence, sa bouche tordue dans un drôle de rictus. Il ne se déroba pas vraiment à son regard, mais il était incapable de garder une telle immobilité pendant plus de quelques secondes. Il se redressa, s'agita avec malaise sur le sofa trop large pour sa seule présence, reporta son attention sur elle qui n'avait toujours pas bouger, baissa la tête avant de relever les yeux. Wilhelm supportait difficilement un tel état de nerfs, surtout devant l'assurance composée de sa femme. Très vite, le silence lui pesa, son absence lui pesa et il finit par se laisser aller à rire, un rire sec et sans joie... Il se sentait pathétique.

« Je t'ennuies, hein ? »

« Cette conversation m'ennuie... Nous l'avons eu un millier de fois; elle m'ennuyait au début, elle m'ennuie toujours, et il n'y a aucune raison que cela change... »

Sa voix était posée, onctueuse, douce comme du velours, en parfaite harmonie avec la légère inclinaison de sa tête et sa pose sculpturale : subtile, trompeuse, parfaite... Avec le temps, il avait appris à discerner autant qu'à admirer toutes les subtilités de son maintien, du moindre de ses gestes. Ce qu'il appelait « tromperie » n'en était pas vraiment une, pas au sens strict du terme. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, mais Ana ne dissimulait jamais rien. Elle assumait tout, probablement parce qu'elle avait vécu près d'un siècle persuadée que le monde entier lui été du. Il n'y avait rien de faux en elle, tout comme il n'y a rien de faux dans la beauté hypnotisante des grands fauves. Il y a juste un instant où leur danger sous-jacent se rappelle à vous par un coup de griffes agacé, puissant et parfois mortel. Sans même que vous l'ayez vu venir... Ana était une impulsive, parce qu'elle ne doutait jamais des conséquences et de la légitimité de ses actes; elle n'avait, en principe, aucune raison de jamais éprouver la moindre peur ou la moindre hésitation.
Lui, au contraire, savait manipuler le langage comme seul un Lasombra pouvait le faire, brouiller les apparences avec un talent et un charme qui relevait de l'art pur. Mais c'était une maîtrise du calcul, de la manipulation, de l'attention constante, de l'artifice dans toute sa splendeur. Tout était falsifié dans ses constructions, tout était systématiquement adapté à chaque situation... Il n'y avait rien de naturel là-dedans, aux antipodes de l'écrasant sentiment de supériorité et de satisfaction qui émanait de sa femme, comme une sorte d'auto-justification. Wilhelm feintait presque toujours; c'était une façon de vivre... Et perdre son précieux contrôle en était d'autant plus douloureux.

« Je ne sais pas comment tu fais... »

Un demi-sourire vint étirer les lèvres de Ana, sans qu'un soupçon de surprise ne vienne assombrir son magnifique visage. Elle changea brièvement de position et tira une bouffée de sa cigarette, avant de croiser nonchalamment les jambes, s'appuyant avec élégance contre la table derrière elle. Elle le contempla quelques secondes, comme si elle analysait le sens de ses paroles ou plutôt, la réponse qu'il espérait entendre. Son sourire s'agrandit encore et Wilhelm put l'entendre rire, très légèrement, avec beaucoup de sècheresse, comme l'expression involontaire d'un ennui désabusé; et après tout pourquoi pas ? Il connaissait déjà la réponse...

« Disons que je ne vois pas l'intérêt de se passionner, comme d'une névrose, des agissements d'un vampire au sang tellement dilué qu'il en est à peine reconnaissable, qui mêle au sien des clans encore plus méprisables que celui dont il est originaire. Finn McCool n'est qu'un rebut pathétique, Wilhelm. Quand je croise une chose qui se fait volontairement bouillir au soleil, en y prenant un plaisir aussi hystérique que théâtrale, je ne la regarde même pas. J'attends qu'elle meurt et si elle prend trop de temps pour cela, je la fais disparaître de ma vue et de la moindre de mes pensées. »

« Théâtral ? »

« Voyons, mon amour, évitons de trop nous voiler la face... »

(...trop long...)